De La Turbie à Menton
- Publié le Vendredi 20 septembre 2024
- par Serval
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Sur la Côte d’Azur [Étape n°16]

Eh bien voilà, ma « moyenne promenade » 2024 a pris fin cet après-midi lorsqu’à Menton j’ai atteint la mosaïque bleue dont le drapeau « END » visualisait l’arrivée. J’aurai parcouru au total au cours de ces deux semaines un peu plus de trois cents kilomètres dont, par force, largement plus de la moitié le long de routes goudronnées ou sur les trottoirs des nombreuses agglomérations que j’ai traversées.
C’est dire que si les paysages étaient souvent très beaux, la Côte d’Azur n’est pas l’endroit le plus propice à la grande randonnée lorsque l’on s’est donné une contrainte obligeant à se rapprocher très souvent du bord de mer et des villes qui s’y trouvent. Les plus belles étapes ont été celles où j’ai pu m’en éloigner, comme lors des premiers et de ces deux derniers jours.
Quiconque envisagerait de m’imiter aurait donc tout intérêt à peser attentivement le pour et le contre d’un tel projet. Sauf à avoir des raisons précises pour rester près de la côte, mieux vaut à coup sûr marcher sur les hauteurs.
L’étape d’aujourd’hui, en tout cas, a été belle. Je la connaissais déjà puisque j’avais déjà suivi ce même chemin, mais dans l’autre sens, lors de la première étape de ma traversée en diagonale de la France avec laquelle j’ai donc établi la jonction. J’ai même fini cette dernière étape à quelques dizaines de mètres de la frontière italienne, là où cette traversée avait débuté en mai 2022.
Cette fois-ci j’ai marché presque tout au long dans le sens de la descente, depuis les hauteurs jusqu’à la mer alors qu’il y a deux ans j’avais peiné dans la montée. Je me rappelle aussi qu’une brume matinale assez dense m’avait alors empêché de profiter pleinement des paysages pendant plusieurs heures, ce qui n’a pas été le cas aujourd’hui. Je me suis régalé.
Une fois dépassé Roquebrune-Cap-Martin, j’ai de nouveau rejoint le bord de mer que j’ai suivi sur plusieurs kilomètres, presque jusqu’à la frontière italienne, pour photographier le Space Invader CAZ_15 (bien abîmé).
Ma promenade était finie et mon genou droit avait plus ou moins tenu le coup, au prix d’étapes plus courtes et de dénivelés souvent réduits. La douleur a toujours été tolérable mais elle a aussi toujours été présente en arrière-plan et mon genou a vite gonflé. Cela a nettement réduit, je dois l’admettre, le plaisir de la marche et sans doute aussi joué sur mon humeur. Dans l’état actuel des choses, il ne me serait pas possible de repartir pour plusieurs mois et il est probable que mes projets pour 2025 s’en ressentiront aussi. On verra.
De Nice à La Turbie
- Publié le Jeudi 19 septembre 2024
- par Serval
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Sur la Côte d’Azur [Étape n°15]

Après Nice dont je suis reparti ce matin il ne me reste plus que deux mosaïques Space Invaders à « flasher », l’une à Monaco et l’autre à Menton. Celle-ci sera pour demain, dernier jour de cette « moyenne promenade », mais faire étape ce soir à Monaco posait un double problème. Et d’une, le prix d’une chambre d’hôtel dans la principauté comportait pratiquement un zéro de trop, et de deux, accéder au Rocher à pied par le bord de mer apparaissait difficile et dangereux.
Il fallait donc trouver une échappatoire ; j’ai pris le parti de passer par les hauteurs en empruntant une fois de plus la Via Aurelia, rejointe en-dessous de Drap (prononcer « Drapp ») et de me diriger ensuite vers Menton via La Turbie. Cela présentait le grand avantage de me faire marcher à nouveau sur de beaux chemins qu’en outre je connaissais déjà puisque je suis passé par là dans l’autre sens en 2022 lors des deux premières étapes de ma « Diagonale sud-est -> nord-ouest ».
Pour photographier la mosaïque de Monaco, la rigueur aurait voulu que j’y descende en fin de journée depuis La Turbie pour y remonter ensuite, ce qui aurait ajouté quelques kilomètres et surtout 500 mètres de dénivelés négatif et positif à une étape déjà assez bien pourvue de ce côté-là. Après une courte délibération avec moi-même, je me suis accordé la dérogation exceptionnelle d’un aller-retour en autobus entre la Turbie et Monaco pour aller y faire ladite photo, ce qui n’a pris au total qu’un peu plus d’une heure.
Belle étape donc aujourd’hui sur des chemins peu fréquentés malgré un temps médiocre en début de journée. Après plusieurs journées semi-urbaines et de marche sur des trottoirs, ce furent des retrouvailles bien agréables avec les sentiers.
De Saint-Paul-de-Vence à Nice
- Publié le Mercredi 18 septembre 2024
- par Serval
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Sur la Côte d’Azur [Étape n°14]

Grosse flemme ce matin. Je me suis réveillé à huit heures passées et qui plus est, en regardant par la fenêtre : Mince, encore de la pluie ! Certes, « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin » mais cela ne m’a pas donné beaucoup d’entrain pour me préparer et il était presque neuf heures et demie lorsque je me suis mis en route pour redescendre vers le bord de mer.
Lorsque j’avais rapidement préparé mon périple, dans les jours précédant mon départ, j’avais envisagé deux possibilités pour rejoindre Nice : la version « courageuse », qui durait deux jours, commençait par reprendre à l’envers mon chemin de 2022 via La Gaude et Colomars avec en prime une descente vers le Var suivi d’une remontée que je savais abrupte pour l’avoir empruntée alors dans l’autre sens et y avoir cassé un de mes bâtons de marche. L’autre option, que j’ai qualifiée ce matin de « raisonnable » – temps gris pourri et genou douloureux obligent – consistait à rejoindre directement le bord de mer par Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var.
Il n’est pas difficile de deviner quel chemin j’ai choisi. Après quelques kilomètres de descente tranquille jusqu’à la côte, j’ai marché pratiquement sans arrêt sur des trottoirs pour arriver à Nice dès aujourd’hui, ma veste de pluie sur le dos et le parapluie ouvert. J’ai fini cette journée sans grand intérêt en suivant sur toute sa longueur la Baie des Anges sur la Promenade des Anglais, moins festive aujourd’hui sans doute que sous le soleil.
D’Antibes Juan-les-Pins à Saint-Paul-de-Vence
- Publié le Mardi 17 septembre 2024
- par Serval
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Sur la Côte d’Azur [Étape n°13]

Je m’étais mis en route hier matin en craignant qu’il se mette pleuvoir et en définitive la journée a été belle et ensoleillée. Aujourd’hui ce fut le contraire. Le soleil du matin a attendu pour se cacher que je sois juste en train de grimper sur un chemin étroit et raide pour laisser les nuages me servir une petite douche, courte mais bonne et plus précoce que celle que j’avais prévu de prendre lorsque j’aurais posé mon sac à l’étape du soir.
C’est donc assez humide que je suis arrivé un peu plus tard à la Fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence où les rayons du soleil filtraient à travers les nuages mais où il n’avait pas plu.
Une fois mes affaires rangées dans un casier je suis parti pour deux heures d’exploration de l’extraordinaire exposition permanente des jardins et du Labyrinthe Miró puis de l’actuelle exposition temporaire consacrée aux relations entre Matisse et Bonnard, deux peintres contemporains qui furent aussi des amis et des admirateurs de leur travail réciproque.
Il ne me restait plus ensuite qu’à rejoindre le village de Saint-Paul-de-Vence, splendidement perché sur son baou, à quelques kilomètres seulement de Vence où je suis passé il y a deux ans, au tout début de ma traversée en diagonale sud-est -> nord-ouest de la France entre Menton et Porspoder. Souvenirs, souvenirs…
De Cannes à Antibes Juan-les-Pins
- Publié le Lundi 16 septembre 2024
- par Serval
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Sur la Côte d’Azur [Étape n°12]

On s’habitue facilement à ce qu’il fasse beau tous les jours. J’avais eu vite fait d’oublier la dure journée passée il y a une semaine à rallier Hyères sous la pluie, si bien que je ne pensais même plus à regarder les prévisions météo. Ce fut donc une surprise de ne pas voir ce matin le moindre coin de ciel bleu. Il ne pleuvait pas mais il avait suffi que le soleil soit masqué par les nuages pour que l’atmosphère change. La température avait bien baissé – ce qui est finalement agréable pour marcher – et les paysages avaient perdu leur lumière avec une mer grise comme le ciel.
J’étais donc un peu tristounet en quittant Cannes en direction d’Antibes, d’autant que le bord de mer n’était pas très accessible et qu’il fallait le plus souvent rester sur le trottoir de la route principale, à une centaine de mètres de la côte et séparé d’elle par des immeubles formant une ligne quasiment ininterrompue.
Et puis, peu à peu, le ciel s’est dégagé. Comme j’atteignais Golfe-Juan, le soleil est réapparu et est resté fidèle au poste jusqu’à la fin de l’après-midi.
Cannes, Vallauris, Golfe-Juan, Juan-les-Pins, Antibes… ce sont des noms qui font rêver et il est vrai que marcher en ces lieux donne un peu l’impression d’être dans un rêve. Les paysages sont magnifiques et passer comme je l’ai fait de Juan-les-Pins à Antibes en faisant le tour du Cap d’Antibes est une splendide promenade. Cela étant, j’ai souvent été agacé par l’exposition tape-à-l’œil de la richesse de certains (voitures de sport, berlines haut de gamme, yachts immenses dans le port ou au large, etc.), et j’ai entendu à plusieurs reprises des hommes mûrs à la bedaine assumée discuter en russe sur les quais. Ambiance.
Heureusement cette sorte de faune n’est pas la seule à fréquenter les lieux. Il y aussi les goélands et les cormorans qui peuplent le ciel et les rochers du Cap d’Antibes. Et puis, tous les ans, il y a le festival « Jazz à Juan » où se sont produits tous les musiciens qui ont laissé l’empreinte de leurs mains dans le ‘Hall of Fame’ de la Pinède Gould. J’ai eu la chance de passer par hasard sur le trottoir de cette avenue et d’y voir les traces qu’y ont laissé Michel Petrucciani, Al Jarreau, Dee-Dee Bridgewater, Stéphane Grappelli, Ray Charles, Oscar Peterson, Herbie Hancock, B.B. King et bien d’autres.