De Cannes à Antibes Juan-les-Pins

Sur la Côte d’Azur [Étape n°12]


Un tout petit morceau du « Hall of fame ».

On s’habitue facilement à ce qu’il fasse beau tous les jours. J’avais eu vite fait d’oublier la dure journée passée il y a une semaine à rallier Hyères sous la pluie, si bien que je ne pensais même plus à regarder les prévisions météo. Ce fut donc une surprise de ne pas voir ce matin le moindre coin de ciel bleu. Il ne pleuvait pas mais il avait suffi que le soleil soit masqué par les nuages pour que l’atmosphère change. La température avait bien baissé – ce qui est finalement agréable pour marcher – et les paysages avaient perdu leur lumière avec une mer grise comme le ciel.

J’étais donc un peu tristounet en quittant Cannes en direction d’Antibes, d’autant que le bord de mer n’était pas très accessible et qu’il fallait le plus souvent rester sur le trottoir de la route principale, à une centaine de mètres de la côte et séparé d’elle par des immeubles formant une ligne quasiment ininterrompue.

Et puis, peu à peu, le ciel s’est dégagé. Comme j’atteignais Golfe-Juan, le soleil est réapparu et est resté fidèle au poste jusqu’à la fin de l’après-midi.

Cannes, Vallauris, Golfe-Juan, Juan-les-Pins, Antibes… ce sont des noms qui font rêver et il est vrai que marcher en ces lieux donne un peu l’impression d’être dans un rêve. Les paysages sont magnifiques et passer comme je l’ai fait de Juan-les-Pins à Antibes en faisant le tour du Cap d’Antibes est une splendide promenade. Cela étant, j’ai souvent été agacé par l’exposition tape-à-l’œil de la richesse de certains (voitures de sport, berlines haut de gamme, yachts immenses dans le port ou au large, etc.), et j’ai entendu à plusieurs reprises des hommes mûrs à la bedaine assumée discuter en russe sur les quais. Ambiance.

Heureusement cette sorte de faune n’est pas la seule à fréquenter les lieux. Il y aussi les goélands et les cormorans qui peuplent le ciel et les rochers du Cap d’Antibes. Et puis, tous les ans, il y a le festival « Jazz à Juan » où se sont produits tous les musiciens qui ont laissé l’empreinte de leurs mains dans le ‘Hall of Fame’ de la Pinède Gould. J’ai eu la chance de passer par hasard sur le trottoir de cette avenue et d’y voir les traces qu’y ont laissé Michel Petrucciani, Al Jarreau, Dee-Dee Bridgewater, Stéphane Grappelli, Ray Charles, Oscar Peterson, Herbie Hancock, B.B. King et bien d’autres.

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