De Saint-Raphaël à Mandelieu-la-Napoule

Sur la Côte d’Azur [Étape n°09]


Le viaduc d’Anthéor.

Grosse, grosse étape aujourd’hui entre le hameau d’Agay, à Saint-Raphaël, et Mandelieu-la-Napoule que je souhaitais atteindre aujourd’hui pour que mon étape de demain jusqu’à Mouans-Sartoux reste d’une longueur acceptable. Je me suis en effet résolu à programmer désormais mes étapes de toit en toit car cette côte hypertouristique est pauvre en chemins de randonnée mais riche en propriétés privées ce qui rend la tâche de trouver un site de bivouac quasiment insurmontable.

La journée a commencé par une grimpette vers les hauteurs dans le dédale de chemins et d’escaliers du Peysserin, un passage que j’avais eu bien raison de préparer minutieusement avant de partir car c’est un véritable labyrinthe. Elle s’est poursuivie par une descente abrupte sur un sentier pierreux vers la calanque d’Anthéor et son viaduc, qui étaient le premier de mes deux points de passage obligés du jour (parce que des Space Invader s’y trouvent, est-il besoin de le préciser ?)

Il faisait beau et le paysage était magnifique. Les reliefs abrupts et découpés, ocre et marron, qui dominent la mer bleue avaient un je ne sais quoi d’américain, comme un air de « Monument Valley sur la Riviera ».

J’avais envisagé de remonter ensuite sur les hauteurs avant de replonger vers mon second objectif intermédiaire, au-dessus des calanques de Maubois, mais mon genou droit en avait décidé autrement. Un peu capricieux depuis deux jours, il n’avait pas apprécié la descente vers Anthéor et j’ai jugé plus raisonnable de ne pas lui imposer une épreuve supplémentaire. Je suis donc resté sur la Corniche de l’Esterel qui offre elle aussi de très beaux points de vue sur le bord de mer.

Me servant au moins autant des oreilles que des yeux pour détecter dans les virages l’arrivée face à moi de véhicules heureusement assez peu fréquents, j’ai bien avancé en n’ayant jamais le sentiment de me mettre en danger, au prix toutefois d’une concentration de tous les instants.

J’ai ainsi atteint et « flashé » au passage ma deuxième mosaïque de la journée, posée sur une bâtisse délabrée couverte de graffitis et de peintures murales qui domine depuis un promontoire les calanques de Maubois, avant de continuer, un peu clopin-clopant quand même, ma longue promenade vers mon étape du soir où je suis arrivé fourbu et moulu mais content.

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