De Mandelieu-la-Napoule à Mouans-Sartoux

Sur la Côte d’Azur [Étape n°10]


Sur le chemin vers Mouans-Sartoux.

Javais réservé hier une chambre dans un de ces hôtels sans âme et à bas prix situés sur une aire commerciale, celle-ci au nord de Mandelieu-la-Napoule. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce fut un bon choix qui m’a permis de ne pas faire un détour pour passer ce matin dans un grand magasin de « distribution de produits culturels » et y racheter enfin le feutre noir waterproof que je cherchais sans succès depuis trois jours dans toutes les supérettes et papeteries croisées en chemin. Le précédent m’avait laissé en plan au beau milieu d’un dessin – a-t-on idée d’emporter du matériel en bout de course, aussi.

C’est donc alourdi de quelques grammes mais le cœur plus léger que je me suis éloigné de la côte pour me diriger vers l’arrière-pays cannois. Sans surprise les paysages ont été bien différents de ceux des jours précédents. Une fois éloigné des zones urbanisées, j’ai retrouvé des chemins poussiéreux passant entre les champs, parmi les serres (on récolte les aubergines en ce moment) ou dans les bois. Il a fait beau et assez chaud, avec heureusement beaucoup d’ombre. De temps à autre une petite chapelle ou un autel à la Vierge guidait le voyageur vers la sécurité du prochain abri.

Voilà. c’est tout. Il y a des soirs où même en cherchant bien on ne trouve rien de notable, rien qui justifie d’en faire le récit. En somme, les journées heureuses n’ont pas d’histoire, et ce fut une excellente journée. Je l’ai finie très fatigué mais content. Pierre Desproges, un jour de panne d’inspiration, à réussi jadis à faire rire son public en lui lisant sa dernière quittance de gaz. Je n’ai pas son talent (et d’ailleurs, je n’ai pas le gaz non plus), ce sera donc tout pour aujourd’hui.

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