De Cavalaire-sur-Mer à Sainte-Maxime

Sur la Côte d’Azur [Étape n°07]


CAZ_37, bien tranquille dans sa minuscule calanque.

J’ai quitté Cavalaire par la promenade Hubert Germain, Compagnon de la Libération récemment mort à 101 ans ; en parcourant ensuite sur toute sa longueur la magnifique plage de sable de cette ville je pensais aux 350.000 hommes, dont 250.000 Français commandés par le futur maréchal de Lattre de Tassigny, qui débarquèrent en Provence il y a tout juste quatre-vingts ans et en particulier sur la plage même où j’étais en train de marcher. Aujourd’hui, la mer était calme, le sable était chaud et doux et le barda que j’avais sur le dos était ultra-léger.

Une fois arrivé à l’extrémité de la plage, je me suis engagé sur un sentier côtier très accidenté et interrompu en plusieurs occasions par des propriétés dont les limites affleuraient les rochers escarpés du bord de mer. Sans doute ces propriétés ont-elles été construites et délimitées avant l’édiction de la Loi Littoral mais je ne vois pas en quoi la servitude de passage de trois mètres que celle-ci impose serait plus difficile à établir ici qu’ailleurs en France, à condition évidemment que les édiles en aient la volonté. Mais passons.

La promenade a donc été sportive, faite de montées-descentes de quelques dizaines de mètres avec de courts passages obligés sur des petites routes, jusqu’à atteindre ma mosaïque du jour, collée de manière inattendue à l’extrémité d’un muret dans une minuscule calanque. J’y ai bien sûr pris quelques photos et ce fut aussi pour votre serviteur l’occasion de vérifier que la température de la Méditerranée en septembre n’a rien à voir avec celle de la Manche !

Une fois arrivé à La Croix-Valmer, le chemin est devenu nettement moins pittoresque. Sans égaler les désagréments d’hier, il m’a quand même fait suivre de bonnes portions de bords de route, heureusement presque toujours sur une piste cyclable protégée du flux automobile par un muret de béton.

En deux occasions, des panneaux indiquant « La Madrague » (j’avais déjà vu hier ou avant-hier un panneau indicateur portant ce nom) m’ont rappelé que je n’étais pas loin de Saint-Tropez où se trouve la célèbre propriété de Brigitte Bardot qui porte ce nom. Je me suis très irrespectueusement dit qu’il était quand même bizarre que celle qui fut considérée comme l’une des plus belles femmes du monde ait choisi de faire son nid dans un endroit dont le nom désigne originellement un filet destiné à attraper les thons !

Après les plages du Débarquement de Provence dont on célébrait il y a peu le quatre-vingtième anniversaire, il est probable que ce sont les quatre-vingt-dix ans de B.B. dont nous entendrons bientôt parler. Brigitte Bardot après Hubert Germain, petite et grande histoire dans la même région.

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