De Chaudeyrac à La Bastide-Puylaurent

Sur le Chemin de Stevenson [2]

Cheylard-l'Évêque
L’arrivée sous Cheylard-l’Évêque
Réveil spontané à 6 heures après une nuit agitée, marquée par des rêves d’inondation d’un appartement imaginaire, l’eau ruisselant de toutes parts et refluant par toutes les ouvertures.

Pas difficile de comprendre ce qui a inspiré ce rêve aquatique : il pleut à verse sur le toit en zinc situé en contrebas de la fenêtre de ma chambre. Le temps de prendre un bon petit déjeuner et de préparer mon sac, la pluie a cessé mais le ciel reste d’un noir d’encre. Tant pis, je ne suis pas venu jusqu’ici pour faire du stop, en route !

Les cinq kilomètres qui relient Chaudeyrac au GR70, juste après Cheylard-l’Évêque, sont un joli tronçon de chemin, d’autant plus agréable qu’il ne pleut pas. Le sentier fait découvrir Cheylard par en-dessous. À la sortie d’un virage, on découvre soudain, en haut et sur la gauche, l’église du village perchée sur un rocher, surmontée d’une monumentale statue de la Vierge.

Vite dépassé toutefois et vite oublié. Il y encore bien du chemin à faire et le temps se gâte. Quelques gouttes d’abord, une simple bruine, puis un crachin froid et tenace, qui s’accentue progressivement et devient une vraie pluie qui mouille. Il faut enfiler veste et surpantalon imperméables, bâcher le sac et mettre la cape de pluie.

Enfiler un surpantalon alors qu’on a aux pieds des chaussures de marche à tige haute est un exercice d’équilibriste assez intéressant. Le talon d’une chaussure bloqué dans la jambe du surpantalon, c’est miracle que je ne me casse pas la figure dans la gadoue, moins gêné d’ailleurs par la pluie que par le fou-rire qui me gagne, comme spectateur unique de ce pauvre gars qui cherche à conserver son équilibre dans la pluie et le vent, tout seul et sans aucun abri en vue. Voilà ce qui s’appelle se construire des souvenirs me dis-je en m’essuyant des yeux mouillés de larmes et de pluie.

Les ruines du château de Luc
Tout le reste de la journée va être à l’avenant. Quelques kilomètres sont particulièrement pénibles, entre Luc et Rogleton, sur une route goudronnée battue par le vent et sous des trombes d’eau. Pas question dans ces conditions de faire le détour envisagé jusqu’à la Trappe de Notre-Dame des Neiges , où Stevenson avait fait halte pendant quelques jours, ces kilomètres supplémentaires seraient pur masochisme.

Bien plus tard, à l’hôtel, alors qu’à dix heures du soir il pleut toujours, je regarde la météo : « temps gris et pluvieux jusqu’à la fin de la semaine prochaine »… c’est-à-dire jusqu’à la fin de la randonnée. Bon, je ne suis pas exigeant, ce n’est plus du beau temps que j’espère, c’est de ne pas marcher sous un déluge perpétuel. S’il ne pleut pas à verse, je serai content ; les nuages, le ciel bas et lourd, je prends !

Demain la plus longue étape de la rando, 29 kilomètres pour arriver au Bleymard, au pied du Mont Lozère. S’il fait le même temps qu’aujourd’hui, ça promet.

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Étape du jour : Chaudeyrac (Alt 1140 m) – La Bastide Puylaurent (Alt 1024 m) – 23 km

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