De Bandol au col du Corps de Garde
- Publié le Vendredi 6 septembre 2024
- par Serval
0 commentaire
Sur la Côte d’Azur [Étape n°02]

Hier soir à Bandol, le patron du restaurant avec qui je discutais en attendant l’addition du dîner m’a dit son soulagement que la saison soit enfin bientôt terminée. Ce soir, il avait presque eu l’impression de se reposer car son équipe n’avait servi « que » 100 couverts, au lieu de 350 à 400 chaque soir au mois d’août.
La remarque m’a doublement surpris, d’abord parce qu’il est plus habituel d’entendre un restaurateur se plaindre de la raréfaction de la clientèle que de sa trop grande abondance, d’autre part parce que la foule que j’avais vue déambuler sur le port avant de dîner comme moi à l’une des dizaines de terrasses qui y sont échelonnées avait paru bien dense au marcheur solitaire que je suis.
Les randonneurs sont plus habitués à chercher, parfois en vain, un commerce où acheter de quoi se faire un repas qu’à une telle accumulation de restaurants, et la foule n’est évidemment pas ce que je recherche lorsque je pars marcher. Cela dit, je savais bien ce qui m’attendrait certains jours lorsque j’ai choisi de faire cette « moyenne promenade » sur la Côte d’Azur, même en septembre.
Heureusement, une fois sorti de Bandol, j’ai pu m’extraire assez rapidement de la Riviera et grimper dans les hauteurs sur le sentier de randonnée GR51 que j’ai suivi toute la journée, le matin dans le massif du Gros Cerveau et l’après-midi celui du Croupatier.
Entre ces deux massifs, le GR51 descend jusqu’au fond des Gorges d’Ollioules, ce qui m’a permis de m’arrêter pour déjeuner dans cette petite ville. À dire vrai, je ne sais pas ce qui a été le plus éprouvant, de la descente assez raide vers Ollioules que mon genou n’a pas vraiment appréciée ou des deux premiers kilomètres tout aussi raides de la remontée du début d’après-midi vers le Col du Corps de Garde, avec le ventre plein de la pasta aux crevettes du midi !
Malgré mon manque flagrant d’entraînement, ce fut une excellente deuxième journée de remise en route avec de bons chemins, des paysages magnifiques sous le soleil du midi et le bonheur de trouver à 17 heures, au milieu de la caillasse omniprésente, un site de bivouac parfait près du sommet du Croupatier. Quelques mètres carrés d’un tapis d’aiguilles de pins placé là par les dieux de la randonnée, au milieu des cailloux qui m’ont permis d’assurer ma tente contre le vent, et avec un vue imprenable sur la mer Méditerranée et, très loin en-dessous de moi, les ports de Toulon et de La Seyne-sur-Mer.