Au revoir, la mer

Traversée Nord-Sud, étape n°5 : Ambleteuse -> Wirvignes (mardi 20/07/2010).
Vous pouvez aussi voir ici la liste de toutes les étapes de la Traversée Nord-Sud
.


J’ai commencé cette Traversée nord-sud de la France en marchant cap à l’ouest, et non cap au sud. Mon but au cours de ce périple n’est pas en effet d’aller au plus court mais de profiter au maximum des régions traversées. J’avais donc choisi de suivre la Côte d’Opale pendant mes quatre premiers jours de marche.

De Bray-Dunes jusqu’au Cap Gris-Nez, je suis toujours resté près de la mer, tantôt marchant presque les pieds dans l’eau, tantôt éloigné d’elle de quelques centaines de mètres. Elle était toujours là, à proximité immédiate. Cette nuit encore, à Ambleteuse, nous n’étions séparés que par quelques maisons. Je pouvais sentir son odeur depuis ma fenêtre.

Aujourd’hui, c’est fini. Mon trajet va s’orienter au sud-est d’abord, puis franchement plein sud et s’enfoncer dans les terres. Au cours des centaines de kilomètres à venir, je longerai des rivières et des lacs, je traverserai des plaines et franchirai des cols, mais je ne reverrai la mer qu’à la fin de la dernière étape, au Cap Cerbère. Une autre mer, la Méditerranée, m’attend là-bas.

Dans son livre Chemin Faisant, Jacques Lacarrière explique s’être donné pour impératif lors de son voyage à pied des Vosges aux Corbières d’« avoir en pensée, sans cesse, au cours de cette marche, l’image de la Méditerranée ». Cela n’est guère étonnant, s’agissant d’un homme dont toute la vie a tourné autour de la Mare Nostrum et des pays qui la bordent — la Grèce tout particulièrement.

Je ne suis pas dans le même cas. Le but de ma longue promenade à travers la France est certes d’atteindre la Mer Méditerranée mais je ne suis pas un homme du sud. La mer dont je me sens le plus proche, c’est la Manche, et mes racines bretonnes n’y sont évidemment pas étrangères. Surtout, cet objectif du Cap Cerbère n’est qu’un prétexte. La Méditerranée ne m’attire ni plus ni moins que chacune des rivières et des montagnes que je rencontrerai sur le trajet.

La vie est un voyage, pas une destination. »
— Ralph Waldo Emerson

En tout cas, c’est avec regret que je quitte ce bord de mer qui m’a accompagné pendant plusieurs jours mais ne peut me suivre là où je vais. J’ai donc fait un petit détour ce matin avant de le laisser derrière moi. Au lieu de partir directement vers le sud-est et la campagne du Pas-de-Calais, j’ai pris le temps de descendre jusqu’au rivage pour lui dire au revoir.

Salut, la mer. À bientôt, sous d’autres cieux.

1 commentaire


  • Merci pour l’appréciation éditoriale, j’apprécie, venant de la personne qui m’a donné le coup de pied au … au bon moment. Ce ne serait après tout qu’un juste retour des choses si vous repreniez aussi votre blog à la suite de mes incitations. Cela dit, vous ne squattez pas mes commentaires, vous y êtes invitée avec plaisir.

    Diloy le chemineau, ça alors. Je dois dire que les livres de la Comtesse de Ségur ne m’ont jamais emballé, même quand j’étais enfant, et je ne crois pas avoir lu ce livre là. Mais « chemineau » est un mot que j’aime bien. Pas seulement à cause de Jean Richepin ; il me fait surtout penser au Giono des grands chemins, même si je ne pense pas que Giono utilise ce mot dans son roman.

    Mardi 19 octobre 2010

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