Petit déjeuner

Traversée Nord-Sud, étape n°9 : Hesdin -> Crécy-en-Ponthieu (dimanche 05/09/2010).
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Petit déjeuner à l'hôtel

Mon arrivée hier dans cet hôtel d’Hesdin a été accueillie d’une manière à peine aimable. Certaines personnes exhalent par tous leurs pores le déplaisir qu’elles ont à faire leur métier. Je me suis vite réfugié dans une brasserie proche, où j’ai fini la soirée dans un environnement cordial et animé. J’y ai dîné et rempli quelques pages de mon carnet, que le patron a ensuite tamponné avec amusement. A dix heures, j’étais au lit.

Aujourd’hui c’est dimanche mais quand on marche, on se lève tôt. Mon sac est bouclé, je n’ai plus qu’à prendre mon petit déjeuner avant de repartir. La personne qui est à l’accueil de l’hôtel ce matin n’est pas la même qu’hier mais elle n’est pas plus cordiale. « Pas avant sept heures, le petit déjeuner ! » me dit-elle en désignant du doigt l’horloge murale qui authentifie mon audace : il est sept heures moins cinq.

À sept heures pile, on me laisse pénétrer dans une salle à manger comme on en voit souvent dans ce genre de petit hôtel ayant peu ou pas d’étoiles à son revers. Quelques tables rondes couvertes de nappes de papier blanc sont entourées de chaises de bois paillées avec un coussin ici ou là. Un long buffet de bois verni est plaqué contre l’un des murs. Y sont disposés du pain, du beurre, quelques viennoiseries, une machine à café / lait / eau chaude, un grille-pain et une carafe de jus d’orange.

Je me sers, je m’assieds, je déjeune. L’odeur de renfermé détectée en entrant est maintenant masquée par celle du pain beurré, de la confiture d’abricot et de mon thé English Breakfast. La pièce baigne dans un faux silence d’où émergent le chuintement de la machine à café et la conversation chuchotée du couple de retraités qui est entré quelques minutes après moi et est allé s’asseoir à l’autre bout de la salle.

Les tableaux d’un artiste local sont accrochés aux murs et, en face de moi, deux vieilles armoires vitrées abritent des bibelots et des photos encadrées datant des années soixante-dix. Aux quatre coins de la pièce, des plantes vertes en pot tentent de survivre dans la lumière électrique jaunâtre de cette pièce sans fenêtre.

Sept heures et demie. Dehors, il fait jour et il doit faire beau. Il est grand temps de quitter la poussière triste de cet endroit pour la poussière joyeuse des chemins.

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