Rencontres

Traversée Nord-Sud, étape n°8 : Beaurainville -> Hesdin (Sa 04/09/2010).
Vous pouvez aussi voir ici la liste de toutes les étapes de la Traversée Nord-Sud
.

Contre un mur, des mûres mûres et des mûres pas mûres

Les jours de marche se suivent et ne se ressemblent pas. Parfois, une journée entière s’écoule sans que je croise un être humain. Les champs vides semblent alors n’appartenir qu’à moi, et les villages déserts paraîtraient abandonnés si le son d’une radio filtrant à travers une fenêtre ne confirmait ça et là que la fin du monde n’est pas encore arrivée, et sans les chiens qui trompent leur ennui en aboyant sur mon passage à travers le grillage qui entoure leur bout de territoire. Retranchés dans leur maison, leurs maîtres ne se dérangent pas pour si peu.

Chien de garde
D’autres jours au contraire, les rencontres se succèdent. Après l’accueil chaleureux reçu ce midi à la pizzeria de Beaurainville, je remonte maintenant la vallée de la Canche, petit fleuve qui se jette dans la Manche près du Touquet, destination Hesdin où je compte passer la nuit.

À Cavron-Saint-Martin, un vieux monsieur pêche dans la Planquette, l’un de ses minuscules affluents, depuis le petit pont sur lequel je passe pour la franchir.
Bonjour, qu’est-ce que vous pêchez ?
La truite, mais celle qui est là est trop petite, regardez, répond-il en me montrant, tournant autour de son bouchon, une truite, en effet, bien visible dans l’eau transparente.
Et vous pêchez à quoi ? au ver ou à la teigne ?
Ni l’un ni l’autre. Aujourd’hui je pêche à la pâte. Bon, elle est décidément trop petite, 15 cm à peine, il va falloir attendre qu’elle fasse 10 cm de plus pour la pêcher, celle-là. Il relève sa ligne et part tenter sa chance un peu plus bas dans le lit de la rivière.

Plus tard, dans la forêt domaniale d’Hesdin, un papa et son petit garçon de 7 ou 8 ans cueillent des mûres. Je jette un œil dans leurs deux seaux remplis de baies, et je m’étonne :
Vous cueillez aussi celles qui ne sont pas mûres ?
Oui bien sûr, me répond le petit garçon très fier de son savoir. C’est pour faire de la confiture, si on ne prend que des mûres mûres, ça ne fige pas. Il faut toujours mettre un tiers de rouges !

Pâte à truite pour la pêche, mûres rouges pour faire de la gelée sans gélatine, c’est noté. Je me coucherai ce soir un peu moins ignorant que ce matin.

3 commentaires


  • Pas de quoi Miriam ! Et puis, avec un tiers de mûres en plus, cela vous fera encore plus de confiture, c’est tout bénéfice.

    Mardi 9 novembre 2010
  • merci pour la recette des mûres ! On cueille les noires uniquement et cela donne une confiture liquide. Dommage que cela arrive bien tard cette année ! J ‘espère que j’y penserai l’an prochain !

    Mardi 9 novembre 2010
  • Notez mon incompétence en matière de confitures. Depuis hier, à la lecture de ce billet, quelque chose me chiffonnait : ne serait-ce pas plutôt 2/3 de rouges ? En relisant aujourd’hui, je me rends compte de mon erreur; visiblement je devais confondre mûres (noires quand elles sont mûres) et framboises dont chacun sait qu’elle sont rouges lorsqu’elles sont à point ! En fait, la confiture de mûres pose des tas de problèmes : on se noircit les doigts quand on les cueille, on fait des taches partout lorsqu’on verse dans les pots, et ça fait des montagnes de vaisselle collante dans l’évier, et quand on la consomme, c’est souvent douceâtre et trop sucré… En fait, j’aime bien votre billet de ce soir (situation vécue, c’est comme si on y était)

    Mardi 9 novembre 2010

Laissez un commentaire :


Votre nom :*

Votre adresse mail (ne sera pas publiée) :*

L'adresse de votre site web :

Votre commentaire :*

Envoyer le commentaire

Licence Creative Commons    Lignes de Fuite - 2010