Space Invaders

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PA_1353 (Paris – 13ème arrondissement).

J’ai passé tout l’automne et l’hiver à marcher. Rien d’étonnant à cela pourrait-on dire mais en fait si car depuis mon arrivée à Porspoder je n’ai pratiquement plus fait de randonnée en dehors de promenades d’une journée en Bretagne et je n’ai bivouaqué qu’une seule fois. Pourtant je n’ai vraiment pas arrêté de marcher. J’ai passé une grande partie de mes journées, quatre ou cinq fois par semaine, à arpenter les rues de Paris et des communes avoisinantes à la recherche de « Space Invaders ».

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Tout le monde ou presque connaît ces petites mosaïques inspirées du jeu vidéo éponyme des années quatre-vingts. En 1998, leur créateur, l’artiste parisien qui a choisi le pseudonyme d’Invader, a eu l’idée de transposer les pixels du jeu vidéo en tesselles de céramique. Les Space Invaders de l’univers virtuel ont ainsi intégré le monde concret et parsèment désormais les rues d’une centaine de villes, en France et dans le monde entier.

Le quatre millième « SI » a été collé il y a un an à Potosi en Bolivie, à tout juste 4.000 mètres d’altitude. À Paris où elles sont près de mille cinq cents, et même si l’on n’y fait le plus souvent pas attention, on peut quasiment les voir à chaque coin de rue. Il y en a à Rome, à New-York, à Tokyo… mais aussi au fond de la mer à Cancún, au 3ème étage de la Tour Eiffel et même dans l’espace, à bord de la Station Spatiale Internationale.

FlashInvaders
Lorsque je suis revenu chez moi à la fin de l’été dernier après ma longue diagonale entre Menton et Porspoder, je me suis rappelé qu’avant mon départ j’avais lu quelque chose à propos d’une application sur smartphone permettant de « flasher » (photographier) ces mosaïques pour gagner des points permettant de gagner… rien du tout en dehors du plaisir de collectionner des créatures toutes différentes et de progresser dans le classement d’un jeu, appelé « FlashInvaders », auquel participent maintenant près de 300.000 personnes.

Ce jeu sans prétention m’a donné la motivation dont j’avais besoin pour marcher, tous les jours ou presque, pendant plusieurs heures dans les rues de Paris lorsque je m’y trouve et d’entretenir ainsi pendant ma forme physique pendant la morte saison.

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Il m’a aussi permis de redécouvrir une ville que je croyais connaître et de me rendre compte que c’était loin d’être vrai. Sans l’objectif de trouver de nouvelles mosaïques, je ne serais sans doute jamais allé dans certaines petites rues de la ville ou dans certains endroits qui, bien que n’ayant assurément pas un intérêt touristique majeur – les bords du périphérique par exemple – m’ont permis de découvrir des coins inconnus qui en valent souvent la peine… et de me procurer quelques émotions.

Ces longues promenades urbaines et péri-urbaines m’ont aussi permis de redécouvrir le street-art auquel je m’étais intéressé il y a bien des années mais dont je m’étais progressivement détaché, restant surtout centré sur les œuvres que j’allais voir dans les galeries ou les musées.

En quelques mois j’ai pratiquement achevé ma collection des Space Invaders parisiens et l’idée s’est fait jour de réunir ma manie du moment avec ma passion de toujours. J’ai choisi de dessiner le trajet de ma prochaine « longue promenade » en le faisant passer par une dizaine de villes d’Espagne, de France et de Suisse dans lesquelles se trouvent des SI et de baptiser logiquement cette prochaine longue marche « Invader Trail ». J’en parlerai bientôt.

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