D’Arzon à Penvins
- Publié le Lundi 23 septembre 2019
- par Serval
- 0 commentaire
Tour de Bretagne [Étape n°73]
Après une nuit sous la flotte, une journée sous la flotte… Le tour de la presqu’île de Rhuys se résume pour l’instant pour moi en une marche quasiment à l’aveugle, dans la pluie et le vent et sur une portion de territoire finalement très urbanisée.
J’ai connu plus agréable, mais comme disent les États-uniens : « Embrace the suck » ! OK… Je fais de mon mieux, mais la réussite est mitigée. Je commence à en avoir marre de marcher sous des trombes d’eau depuis deux jours. Les bons points dans tout cela, puisqu’il faut toujours chercher à voir le positif, c’est que parapluie et veste de pluie font bien leur boulot et que mon sac à dos est parfaitement étanche.
Le soir venu, entre les étangs, les marécages, les zones pavillonnaires et les propriétés privées entourées de barbelés, j’ai cherché pendant longtemps un endroit où bivouaquer. Je me suis enfoncé vers 17 heures dans un bois de chênes où j’espérais trouver un coin où planter la tente mais le sol sous les arbres était vraiment trop détrempé. En me frayant un passage à travers des branches et des ronces, j’ai réussi à en sortir pour pénétrer dans un grand pré apparemment vide. Apparemment.
Une fois l’abri monté, bien bas et le dos dirigé vers l’ouest en raison du fort vent de bord de mer, j’ai dîné froid sous la tente et me suis préparé à dormir tôt. Sauf que 19h30, c’est l’heure où les fauves — enfin, les vaches — vont boire… Je n’avais pas remarqué qu’à 60 mètres de l’endroit où j’avais monté la tente, au coin du pré, se trouvait une mare.
Six vaches étonnées ont tourné autour de la tente où je m’étais déjà allongé au sec, m’obligeant à en sortir pour leur faire comprendre que l’abri n’était pas comestible et que les haubans n’avaient pas besoin de leurs sabots. Elles ont eu l’air de comprendre mes explications ; en tout cas elles sont assez vite parti se désaltérer. Au retour, il m’a suffit de quelques exclamations inamicales pour qu’elles passent leur chemin et retournent à l’autre bout du pré.
J’espère qu’il ne leur viendra pas l’idée de revenir dans le coin pendant la nuit pour boire un coup entre copines.