Les 5 sens à Paris — Le goût
- Publié le Lundi 31 octobre 2011
- par Serval
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Debout derrière le bar comme un capitaine sur la passerelle de son bateau, le patron du café dirige la manœuvre. Torchon sur l’épaule gauche il actionne le percolateur, puis il essuie des verres en discutant avec les clients et dirige de la voix les serveurs dans la salle. Dimanche, fin de matinée, c’est l’heure du brunch. Petit déjeuner pour les uns, déjeuner pour les autres.
Je pioche un croissant dans la panière et le plonge dans mon thé. La saveur de la pâte feuilletée emplit ma bouche de son fin crissement, puis viennent la douceur du beurre et le mélange équilibré du salé et du sucré. Tout autour, les langues s’agitent, pour manger et pour parler : les dernières nouvelles, la politique, les paris hippiques, tout est sujet de conversation, sauf pour cet homme solitaire dans le coin là-bas, qui écrit dans un gros cahier noir, devant une bière.

À ma droite, c’est l’heure du déjeuner pour ces deux touristes dont le gabarit révèle l’outre-atlantisme. Bœuf bourguignon arrosé de Coca-Cola… une autre sorte de sucré-salé. Je demande une omelette. Jambon-fromage, avec une carafe. J’aurais aussi bien pu prendre un croque-monsieur ou un croque-madame, quelque chose de vite fait, un fast-food à la française. Un déjeuner sur le pouce pour bien me caler avant de repartir flâner dans la ville.