De Lorient à Plouhinec

Tour de Bretagne [Étape n°60]

Le lavoir de Saint-Sterlin, parfaitement entretenu

Qu’on est bien dans un lit ! Ce matin, je n’avais vraiment pas envie de me lever et de repartir. Bien que réveillé vers 6 heures, j’ai traîné au lit et me suis d’autant moins pressé pour reprendre la route qu’il faisait un sale temps, ciel gris et petite bruine qui mouille. Nuit pluvieuse, matin pluvieux, c’était le bon jour (enfin la bonne nuit) pour dormir à l’hôtel…

Je suis quand même parti vers 8 heures, un dimanche c’est courageux, non ? Lorient est une ville très étendue, avec au moins trois ponts principaux espacés de plusieurs kilomètres. Le tour de la ville et de l’embouchure du Blavet prend trois bonnes heures, avec des passages très beaux avant et après le Pont du Bonhomme. Ensuite, le GR 34 suit des chemins et des petites routes peu fréquentées, mais pas de littoral aujourd’hui, je n’ai même pas vu la mer.

Depuis deux jours je marche sans bâton et je constate que je vais incontestablement plus vite ainsi. Le bâton unique donne un rythme, aide un peu dans les montées et stabilise dans les descentes et dans les chemins boueux, mais contrairement aux deux bâtons de la marche nordique, il ralentit plutôt le marcheur, me semble-t-il. En tout cas, c’est ce que je constate pour moi. Lorsque mon sac était lourd, il m’aidait bien. Maintenant, je n’en ressens plus le besoin.

Vers 13 heures, déjeuner dans un endroit charmant, hélas infesté de moustiques : un ancien lavoir, rénové et entretenu par un passionné, et décoré par ses soins.

Depuis le randonneur aux galettes de Pont-Aven, j’ai croisé beaucoup de touristes et de promeneurs, mais pas un seul randonneur. Cet après-midi, sur une route minuscule près de Kermorvan, un taxi (!!!) s’arrête à côté de moi. Deux jeunes femmes en sortent avec des sacs à dos aussi gros qu’elles. Ce sont deux allemandes qui randonnent en Bretagne. Elle étaient hier sur l’île de Groix et se font déposer là pour ne plus avoir que 15 km à faire à pied jusqu’à Plouhinec où elles ont réservé ce soir une chambre. On discute, on se sépare, on se retrouvera deux fois dans l’après-midi au gré de nos « pauses techniques » respectives.

En fin d’après-midi, il se remet à pleuvoir par averses drues successives. J’hésite à sortir la Gatewood Cape pour m’en servir comme poncho, mais à l’idée de devoir retirer les haubans qui se trouvent aux coins de la toile, puis ensuite replier celle-ci comme je pourrai, pour avoir ensuite une tente mouillée, je décide que ma veste de pluie toute neuve remplira sûrement très bien son office, et qu’il faut baptiser mon sac à dos étanche.

J’avais repéré sur Iphigénie, en mode photos, un coin tout vert paraissant OK pour le bivouac de ce soir. Mais hélas, il s’agit d’une zone de très hautes herbes, puis de fougères. Impossible d’y planter la tente. En revanche, en cinq minutes j’ai les pieds trempés. Chaussures basses non goretex, guêtres ou pas guêtres, visiblement c’est la même chose. Voilà un point où les chaussures à tige moyenne et en goretex que j’utilisais auparavant (des Lowa Renegade MID GTX) marquent un point.

Après un moment d’errance et de solitude humides qui me paraît très long, je finis par m’installer derrière une maison, en bordure d’un champ et sous un grand pommier dont les branches retombantes et fournies me cachent assez bien. Demain sera un autre jour…

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