Ah, la sale bête !

Traversée Nord-Sud, étape n°31 : Fougères-sur-Bièvre -> Saint-Aignan-sur-Cher (lundi 18 juillet 2011)
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Au réveil, on a parfois des surprises...
Au réveil, on a parfois des surprises…

Quel poète inspiré trouvera enfin les mots pour chanter le bonheur d’uriner dans la nature ? Que les randonneuses veuillent bien pardonner une affirmation qu’elles sont en droit de ne pas soutenir, mais n’importe quel promeneur mâle vous le dira : il n’y a guère de plaisir plus doux que celui d’arroser un tronc d’arbre accueillant, et peu de sons sont plus agréables à l’oreille que le bruissement des feuilles mortes sous un jet libérateur.

Ce matin comme tous les autres, c’est donc en me préparant à cette joie simple que j’ai débuté ma journée. À peine tiré du sommeil par le gazouillis des oiseaux, je suis sorti de ma tente et ai fait quelques pas dans le bosquet baigné de lumière pour faire une visite de courtoisie à l’un des arbres du voisinage. Encore ensommeillé, la tête mollement appuyée contre le tronc moussu, me voici en position quand tout à coup… Ô dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ?

D’accord, il faut bien vivre, et les ixodes ne sont pas responsables de leur mode de subsistance, mais l’amour des bêtes et les convictions écologiques ont l’un et l’autre des limites : « Ah la sale bête ! » n’ai-je pu m’empêcher de m’exclamer en découvrant qu’une tique avait élu domicile en l’un des endroits les mieux abrités et les plus chauds de mon anatomie. Apparemment d’ailleurs, à en juger par son allure luisante et rebondie, elle était cachée là depuis quelque temps, deux ou trois jours sans doute.

Tique
Ixodes ricinus (Photo Wikipedia)
Ce n’est pas manquer exagérément de générosité, me semble-t-il, que trouver très mal élevée cette façon de s’inviter à ma table — si j’ose dire — sans y avoir été conviée. Ce n’est certes pas un millilitre de sang en plus ou en moins qui va me causer du tort, mais tout de même, il y a des limites au sans-gêne, et cette tique-là a vraiment choisi un endroit particulièrement intime pour y planter sa tente… euh, son rostre. Sans parler que certains de ces peu sympathiques acariens sont infestés des bactéries responsables de la redoutable maladie de Lyme.

Or donc, pas de pitié ! L’arrache-tique a fait son office. Requiescat in Pace, Ixodes.

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