Plages

Traversée Nord-Sud, étape n°1 : Bray-Dunes ->Malo-les-Bains (vendredi 16/07/2010).
Vous pouvez aussi voir ici la liste de toutes les étapes de la Traversée Nord-Sud
.

À gauche, les dunes. À droite, la mer du Nord. Devant et derrière, à perte de vue, une longue plage de sable fin parsemée de coquillages. Je marche sur cette plage depuis plusieurs kilomètres mais la silhouette du port de Dunkerque qui me sert de repère s’est à peine rapprochée.

De temps à autre, une trouée dans les dunes laisse passer un sentier. C’est sans doute par là que sont arrivées les quelques personnes qui ponctuent par intervalles cette plage vide partout ailleurs. Sur quelques dizaines de mètres, la plage redevient alors animée : des ados jouent au volley, des papas font des châteaux de sable avec leurs enfants, des mères discutent entre elles, des grands-mères tricotent.

Personne, ou presque, ne se baigne car il fait plutôt frisquet. Le ciel est bleu mais il vente fort et l’eau ne doit pas être chaude. Tous sont en maillot de bain pourtant, avec ou sans tee-shirt. Leur uniforme de baigneur contraste avec mon uniforme à moi, grosses chaussures et sac à dos. Ils me regardent passer, je les regarde en passant, nous échangeons parfois un sourire ou un petit salut. Deux mondes parallèles et presque étrangers se frôlent. Cela évoque ces regards qui se croisent parfois de part et d’autre des grilles du zoo. Ou plutôt, c’est comme si ces estivants et moi nous entre-regardions passer dans un film. Un film quasi-muet. Un film de Jacques Tati.

Quelques heures plus tard et bien plus près du port de Dunkerque, me voici à Malo-les-Bains. C’est la fin de l’après-midi, le soleil s’est rapproché de l’horizon. Les chars à voile regagnent leurs hangars. Des groupes de quelques dizaines d’enfants encadrés de leurs moniteurs s’apprêtent à quitter la plage.

L’ambiance est joyeuse et facétieuse. Tee-shirts blancs, casquettes jaunes et petits sacs à dos s’agitent en tous sens et bavardent sans s’occuper des adultes qui essayent de les rassembler. Un peu plus loin, une petite fille ne veut vraiment pas partir maintenant. Après de vains efforts pour la rhabiller, sa maman remet à plus tard ses tentatives et va d’abord se changer en deux minutes dans une de ces cabines aux couleurs vives alignées sur le sable. La coquine bien sûr se sauve aussitôt mais elle n’ira pas loin.

Colonies de vacances d’une part, familles d’autre part, la plage de Malo respire les vacances à l’ancienne, un peu nostalgiques et surannées, presque les congés payés de 1936. Je m’aperçois que je fredonne un air d’Alain Souchon où l’on parle de se balader « entre Deauville et Dinard ». Nous sommes dans le Nord, pas en Normandie, mais la différence est minime. Proust n’est pas loin, ni Maurice Leblanc. Ni Jacques Tati, ici encore.

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