Invader Trail : Auvergne


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J 41 – Vendredi 16 juin 2023
Saint-Privat -> Ally (km 813)


Dans le brouillard matinal.

Un épais brouillard recouvrait la campagne lorsqu’au petit matin j’ai quitté Saint-Privat pour une première heure de marche précautionneuse. À moins de faire un détour de plus de dix kilomètres je devais en effet suivre pendant les cinq premiers kilomètres une petite route départementale, certes peu fréquentée mais où les automobilistes ne pouvaient m’apercevoir que tardivement en raison du brouillard.

Bonjour, Mesdames Salers !
Par prudence, j’ai marché avec ma lampe frontale et ai pris le pli, dès que je voyais les phares d’une voiture arriver, de m’arrêter sur le bas-côté pour la laisser passer. Même si elles n’étaient pas très nombreuses, faire cela toutes les deux ou trois minutes est vite devenu assez pénible et j’ai été bien content lorsque le chemin latéral repéré hier sur la carte m’a permis de retourner à ma tranquille solitude.

Lorsque vers dix heures je suis arrivé au village de Rilhac-Xaintrie j’ai eu la bonne surprise d’y trouver un bar-restaurant où je me suis installé pour un Coca + croissant en regardant le brouillard commencer enfin à se dissiper. Une demi-heure plus tard, quand je me suis remis en route, le soleil avait fini par percer et par dissiper la brume.

Ouh-là, Monsieur Aubrac
n’a pas l’air commode… !
Tout le reste de la journée a été chaud et ensoleillé tandis que je traversais des prés aux herbes hautes sur des sentiers uniquement visibles avec les yeux de la foi (en le dieu IGN) et que je devais franchir à plusieurs reprises des grillages et des clôtures de barbelés (sauf quand il y avait un taureau dans le pré, on se demande bien pourquoi).

Ce chemin champêtre m’a valu des rencontres, un peu à distance, avec quelques chevaux, des ânes et de nombreuses vaches dont de splendides spécimens des races Aubrac et Salers. Le village de Salers ne se trouve d’ailleurs qu’à quelques kilomètres de mon gîte de ce soir. Je suis arrivé dans le Cantal, me voici en Auvergne.

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J 42 – Samedi 17 Juin 2023
Ally -> Vendes (km 836)


On sent qu’on approche des montagnes…

Depuis quelques jours j’ai l’impression que les régions, ou plutôt les « pays » que je traverse se succèdent à toute vitesse. Il est vrai que j’avance un peu plus vite depuis que mon pied et mon genou droits vont mieux mais – mon orgueil dût-il en souffrir – l’explication ne se trouve pas là. Je marche en ce moment dans une partie de France où il suffit de se déplacer de quelques dizaines de kilomètres pour passer dans un autre univers.

Il y a moins d’une semaine, j’étais à Rocamadour. C’était encore le sud. La plupart des habitants parlaient avec un accent qui, sans avoir la truculence rocailleuse du sud-ouest, était chantant, musical. Dans les assiettes, des gésiers, des magrets, des fromages de chèvre… En quelques jours je suis passé du Lot à la Corrèze, puis de la Corrèze au Cantal. C’est maintenant l’Auvergne, le Massif central, les vaches, les plateaux et la montagne. La rocaille de l’accent est bien différente, les sons plus fermés et la parole plus rare.

J’ai encore aujourd’hui débuté mon étape par un peu de dénivelé. Ally, où j’ai dormi hier, est un village situé juste avant les gorges de l’Auze au fond desquelles le chemin descendait avant de remonter de l’autre côté. Quatre cents mètres vers le bas puis quatre cents mètres de remontée, comme déjà dit il y a quelques jours, ça réveille bien.

Une fois arrivé de l’autre côté du canyon, je suis entré dans un café pour boire un Coca. Il était dix heures tout juste. Ce café faisait aussi restaurant ce dont je me suis immédiatement rendu compte en saluant les cinq clients attablés autour d’une accumulation de viandes diverses, d’une montagne de pommes de terre et de deux bouteilles de rouge. La discussion s’est engagée, eux m’interrogeant sur mon parcours et moi sur ce qui les amenait à déjeuner de si bonne heure. Il s’agissait de commerçants en bovins (« il ne faut pas dire maquignon, hein ») qui m’ont expliqué avec un accent bien d’ici avoir « embauché à quatre heures » pour transporter des bêtes et s’être arrêtés chez Janine parce qu’ils avaient « une petite faim ».

La discussion allait bon train lorsque, voyant l’un d’entre eux verser dans son verre de vin le liquide transparent contenu dans une bouteille de limonade, j’ai dit en plaisantant « vous m’avez fait peur, à cause de l’étiquette sur la carafe j’ai cru que vous mettiez de la limonade dans votre verre de vin ! » Tous m’ont regardé l’air interloqué. « Ben oui bien sûr c’est de la limonade ! Vous ne connaissez pas le vin limé ? » À ma réponse négative (qui les a stupéfiés, « comment c’est possible, on en boit partout ! ») ils m’ont fait goûter le mélange et… eh bien disons que quand on boit du Coca, on n’a pas le droit de critiquer une boisson sucrée, mais je ne bois pas de Coca pendant les repas.

Le reste de la journée s’est déroulé sans rien de particulier à signaler, avec évidemment des barbelés partout. Je déteste les barbelés… mais peut-être l’ai-je déjà dit ?

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J 43 – Dimanche 18 Juin 2023
Vendes -> Bort-les-Orgues (km 857)


Dans le tunnel de Parensol.

Le moins que l’on puisse dire c’est que depuis le début de ce périple je n’ai pas été gêné par la chaleur. Sans même parler des deux premières semaines particulièrement bien arrosées, les températures sont paradoxalement restées nettement plus clémentes dans le sud-ouest que dans la moitié nord du pays. Il n’y a que depuis environ une semaine qu’il a commencé à faire vraiment chaud l’après-midi. Rien de comparable certes à la canicule subie en 2021 dans le sud de l’Italie mais suffisamment pour que je m’efforce désormais de finir mes étapes en début d’après-midi.

Pour cela, évidemment, mieux vaut partir tôt et ce qui est intéressant c’est que mon organisme s’est adapté de lui-même à cette nécessité. Je ne mets jamais de réveil pendant mes longues promenades mais me lève quand mon sommeil se termine. Or, sans que je l’aie décidé consciemment, cela s’est produit un peu plus tôt chaque matin depuis ma pause à Cahors. Il y a deux semaines, je me réveillais vers sept heures et partais une heure plus tard environ. Ce matin, il était six heures et demie lorsque je me suis mis en route, frais et dispos.

L’autre moyen d’arriver plus tôt, c’est évidemment de marcher plus vite. Marcher vite n’a jamais été mon objectif, d’où ce qualificatif de « longue promenade » que j’emploie souvent mais pendant plusieurs semaines j’ai été nettement plus lent que d’habitude. Heureusement, le temps a fini par faire son œuvre et la fasciite plantaire qui me handicapait a beaucoup régressé, aidée en cela par l’emploi de mes deux bâtons, et elle est désormais plus facilement gérable.

Le trajet que j’avais prévu aujourd’hui commençait par une descente de deux kilomètres un peu raides jusqu’au village de Vendes au-dessus duquel je m’étais arrêté hier, puis en une succession de montées-descentes jusqu’à Bort-les-Orgues où j’avais réservé une chambre pour la nuit. Or, je n’avais pas vu sur la carte qu’à partir de Vendes une « piste verte » destinée aux randonneurs et aux cyclistes rejoignait pratiquement mon objectif par un chemin qui suivait le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer. Bien évidemment, celle-ci ne montait-descendait pas sur les crêtes et dans les vallées mais restait à peu près horizontale grâce à un long tunnel et à plusieurs ponts. Au total, cela a abouti à une étape raccourcie et pratiquement sans dénivelé.

Départ aux aurores, marche plus facile et étape raccourcie… peu après midi j’étais arrivé. Le temps de déjeuner et de visiter cette petite ville au bord de la Dordogne, il était presque quinze heures. Attiré par des cris, des chants et des klaxons divers, je suis arrivé devant le stade municipal juste à temps pour assister à travers les barrières au coup d’envoi de la finale du championnat de France amateur de rugby (régionale 1) entre Lauzerte (située à une cinquantaine de kilomètres d’ici) et Plaine de l’Ain. Deux heures plus tard, depuis ma chambre d’hôtel, j’ai compris en entendant l’accent des supporters heureux que Lauzerte avait gagné.

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J 44 – Lundi 19 Juin 2023
Bort-les-Orgues -> Bagnols (km 880)


Les « grandes orgues » qui dominent Bort.

Les « grandes orgues » qui m’avaient servi de point de mire sur les derniers kilomètres de mon étape d’hier m’ont aussi tenu compagnie à distance pendant une bonne heure ce matin tandis que je m’éloignais de Bort-les-Orgues (la ville a en effet hérité son qualificatif de ces gigantesques coulées de lave de cent mètres de haut qui s’étendent sur deux kilomètres sur son flanc ouest). Il faisait très beau, le ciel était clair et la lumière venant de l’est qui les éclairait de face était magnifique tandis que je m’élevais vers les hauteurs surplombant la rive opposée de la Dordogne.

Le trajet que j’avais préparé hier était un peu hasardeux car de nombreux chemins parmi ceux que je comptais suivre étaient représentés en pointillé sur les cartes. Dans ces cas-là, c’est un coup de poker : il peut aussi bien s’agir de sentiers non entretenus difficiles à emprunter que de chemins privés interdits, ou à l’opposé de bons chemins.

Aujourd’hui j’ai eu de la chance, en dehors d’un passage de quelques centaines de mètres sur un sentier étroit traversé par des ronces contre lesquelles j’ai dû batailler un moment, il s’agissait d’excellents chemins larges et au sol ferme, avec en particulier beaucoup de chemins d’exploitation forestière bordés par des tas de grumes. Aucun bûcheron n’y travaillait aujourd’hui et les maisons étaient très rares et de toute façon actuellement fermées, ce qui explique que de toute la journée je n’aie rencontré absolument personne.

Un peu après midi le ciel a commencé à se couvrir et quelques gouttes de pluie se sont même permis d’interrompre ma sieste d’après-sandwich mais il a suffi que je remballe en vitesse mon barda et que je me remette en route pour que la pluie cesse. Ce n’est qu’en fin d’après-midi, alors que j’étais déjà arrivé au gîte, que la pluie s’est vraiment mise à tomber. Aujourd’hui encore, excellent timing !

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J 45 – Mardi 20 Juin 2023
Bagnols -> La Bourboule (km 902)


Tout en bas, La Bourboule.

Le gîte où j’ai dormi hier faisait aussi table d’hôtes. Nous étions cinq convives à dîner avec Margot, notre hôtesse avec laquelle la discussion a été particulièrement passionnante pour le citadin que je suis. Elle nous a parlé de son travail de fermière aux journées bien remplies.

Son mari avait coupé les foins dans un de leurs champs le matin même mais il avait plu en fin de journée et surtout il allait probablement beaucoup pleuvoir la nuit prochaine. Il fallait donc les enrubanner (c’est-à-dire les envelopper de plastique) de toute urgence, ce qu’ils allait faire cette nuit, éclairés par les phares des tracteurs.

L’un et l’autre dormaient très peu ces jours-ci, répartissant leur sommeil en deux périodes dont une sieste de trois heures l’après-midi avant d’aller traire les vaches, des Montbéliardes car ils ne voulaient pas avoir de Salers dont la traite doit être amorcée par un veau. J’avais appris en marchant dans le Jura que seul le lait des vaches montbéliardes pouvait être utilisé pour fabriquer le fromage de Comté mais je ne savais pas qu’en Auvergne c’est également leur lait qui est utilisé pour fabriquer le Saint-Nectaire !

En repartant ce matin j’ai vu mes premiers vrais reliefs du Massif Central avec dans le lointain le Mont Redon et le Puy de Sancy. Je ne me suis pas dirigé vers eux mais le dénivelé n’a néanmoins pas été négligeable. Après La Tour d’Auvergne le chemin est monté progressivement jusqu’à un peu moins de 1.300 mètres puis il a serpenté entre les arbres en restant à cette altitude pendant une dizaine de kilomètres.

Marcher parmi les pins sur ce chemin forestier de moyenne montagne a été un enchantement. Il pleuviotait par intermittence mais cela n’était pas gênant, je n’ai pas eu besoin de sortir ma tenue de pluie du sac à dos et me suis contenté, à deux ou trois reprises, de dégainer mon super-parapluie basque qui en a vu d’autres. De part et d’autre du chemin, herbes et mousses tapissaient le sol et, ça et là, fleurissaient les gentianes, les oiseaux se chargeant de l’accompagnement musical.

Je suis ainsi arrivé à l’ancienne station de funiculaire de Charlannes qui surplombe La Bourboule de 400 mètres. Construit au début du vingtième siècle, il a fonctionné jusqu’en 1958, avec comme seule énergie l’eau coulant naturellement sur le plateau, mais toute cette station est désormais abandonnée. Rails, pylones et bâtiments vétustes demeurent.

Il ne me restait plus ensuite qu’à descendre jusqu’à la Bourboule par un sentier très raide sinuant autour de la voie ferrée du funiculaire pour retrouver, bien plus fluette que lors de nos précédentes rencontres, la Dordogne dont j’aurai finalement remonté le cours, parfois juste sur ses rives, parfois plus à distance, bien plus longtemps que je l’avais initialement pensé et en fait pendant plus d’une semaine depuis mon départ de Rocamadour.

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J 46 – Mercredi 21 Juin 2023
La Bourboule -> Gîte de Montlosier (km 929)


Départ de La Bourboule.

Pluie forte, tonnerre et éclairs ont animé une bonne partie de la nuit mais ce matin il ne pleuvait plus quand j’ai quitté La Bourboule endormie. L’idée que je me faisais de cette ville était celle d’une station thermale avec une clientèle pas forcément très jeune ni dynamique mais avec une activité commerciale soutenue. Mon hôte d’hier m’a détrompé en m’expliquant que cette petite ville de 1.700 habitants dépérissait lentement, que les touristes venaient moins et que les commerces fermaient les uns après les autres. En tout cas, les deux boulangeries devant lesquelles je suis passé n’ouvraient qu’à sept heures et demie, trop tard pour moi !

Après avoir remonté la Dordogne sur quelques kilomètres, mon chemin s’en est définitivement éloigné pour se diriger plein nord vers le Parc des Volcans d’Auvergne. Après la forte pluie de la nuit, la forêt ruisselait tandis que le chemin détrempé s’élevait progressivement jusqu’à atteindre, autour de 1.400 mètres d’altitude, un vaste plateau couvert d’herbages où de nombreux troupeaux de vaches étaient à l’estive. J’y ai marché un long moment avant d’en redescendre tout aussi progressivement de l’autre côté.

Un peu avant midi j’ai traversé le premier hameau depuis mon départ. Cinq ou six maisons parmi lesquelles, merveille des merveilles… un « bar-snack » ! Pascale, la propriétaire, m’a confectionné un gigantesque sandwich jambon-cantal-cornichons que je venais d’entamer, assis sur la terrasse, quand venant d’en face un autre randonneur est arrivé, ravi comme moi quelques minutes plus tôt de tomber sur un tel endroit au milieu de nulle part. Nous ne nous étions jamais vus mais nous sommes immédiatement reconnus : un autre MUL ! Keith s’est assis d’office à ma table pour commander lui aussi un sandwich-Coca. Présentations faites, pseudonymes sur randonner-leger.org échangés, nous avons discuté pendant une bonne heure de nos randonnées et de nos matériels respectifs avant de nous séparer, ravis de cette rencontre, lui pour rejoindre le Mont-Dore et moi le Gîte de Montlosier où je vais dormir cette nuit.

Il y a un an presque jour pour jour (le 22 juin 2022 précisément), j’avais aussi passé la nuit dans ce gîte lors de ma « longue diagonale SE-NO ». Après Rocamadour, c’est la deuxième fois que mon trajet de cette année coupe celui d’une de mes longues marches précédentes. Les tracés successifs de mes promenades commencent à former une grande toile d’araignée.

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J 47 – Jeudi 22 Juin 2023
Gîte de Montlosier -> Clermont-Ferrand (km 947)


Arrivée à Clermont-Ferrand, devant CLR_15

Aujourd’hui je n’avais qu’une courte étape de moins de vingt kilomètres à parcourir pour rejoindre Clermont-Ferrand mais cela ne m’a pas empêché mon réveil-matin intégré de me réveiller aux aurores. L’an dernier j’avais eu la chance d’être seul pour occuper ce gîte de Montlosier mais ce n’a pas été le cas cette année. Une maman et son fils d’une trentaine d’années y avaient déjà passé la nuit précédente et y avaient confortablement pris leurs aises. Ils m’ont bien sûr fait de la place pour mon barda et pour dormir mais ils n’étaient visiblement pas ravis de me voir arriver… Je les ai vite laissé discuter dans leur coin et me suis couché tôt, après avoir déjà préparé mon sac pour pouvoir partir ce matin rapidement et sans bruit. J’ai d’ailleurs bien dormi, ni l’un ni l’autre ne ronflait.

Il avait encore plu cette nuit et les chemins étaient détrempés. Les branches basses des arbres dégouttaient sur mon passage au point que j’ai enfilé ma veste de pluie pour que sa capuche me protège la tête mais le passage en forêt n’a pas duré. Après une descente abrupte sur des sentiers de terre très glissants je suis assez vite arrivé sur les petites routes de zones pavillonnaires et dans les rues de la banlieue clermontoise.

À 11h08 très exactement je « flashais » mon premier Space Invader de Clermont-Ferrand ! Au cours de l’après-midi, une fois mon sac à dos déposé à l’hôtel, j’ai commencé à parcourir le sud de la ville où j’ai continué ma récolte de SI. J’ai aussi profité de la présence à Clermont d’une enseigne de sport bien connue pour acheter une nouvelle paire de chaussures. Ce n’était pas du luxe après un millier de kilomètres ; outre l’usure des semelles, la mousse interne de la chaussure droite avait fini par être complètement arrachée à l’arrière en raison de la position antalgique adoptée par mon pied pendant plusieurs semaines. En ressortant du magasin avec mon achat aux pieds j’avais presque l’impression de marcher en chaussons !

Je vais donc faire une pause de deux jours à Clermont-Ferrand pour me reposer et pour faire tranquillement le tour de la ville à la recherche des trente-cinq SI qui s’y trouvent. Ce soir j’en ai déjà mis douze dans mon escarcelle.

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J 51 – Lundi 26 Juin 2023
Clermont-Ferrand -> Riom (km 964)


Back home… hélas bien plus tôt que prévu.

J’avais prévu de faire une pause de deux ou trois jours à Clermont-Ferrand pour y recharger mes batteries et « flasher » les Space Invaders qui s’y trouvent mais en fait je n’en suis reparti que ce matin pour la plus mauvaise raison qui soit : je me suis blessé il y a deux jours. En faisant dans les faubourgs de la ville une grimpette pourtant bien moins acrobatique que d’autres, j’ai entendu un « clac » et ressenti une vive douleur dans le genou droit (toujours la jambe droite !) suivie très rapidement par une quasi-impossibilité de le fléchir.

Au lieu de quitter Clermont-Ferrand hier comme prévu, je me suis donné un jour de repos supplémentaire pour voir l’évolution de l’impotence et de la douleur et prendre une décision. Comme cela avait l’air d’aller un peu mieux ce matin je me suis remis en route pour aller « flasher » les deux space invaders situés à Riom et à Châtel-Guyon mais je me suis vite rendu compte que je n’allais pas pouvoir continuer commme cela. J’ai mis sept heures ( ! ) à parcourir dans la douleur environ dix-sept kilomètres en ayant tellement mal dans certaines descentes que je ne pouvais progresser qu’à reculons, en tournant le dos à la pente.

Il ne m’est évidemment pas possible de continuer comme cela. Je vais prendre demain un train pour Paris pour faire un diagnostic (je pense à une lésion de ménisque), me soigner et me reposer avant, croisons les doigt, de repartir… je ne sais pas quand.

On peut vraiment dire que j’aurai accumulé les emm*** cette année. Mais on va garder le moral ! Et puis, il faut prendre les choses du bon côté : ce pépin va me donner le plaisir de retrouver dès maintenant mon chez-moi, mon épouse, ma famille et mes chats.

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