Les 5 sens à Paris — La vue

La Seine à Paris

« Ah, Paris ! La Tour Eiffel, le Louvre… Un jour, j’irai là-bas ! Mais dis-moi, quand j’y serai, qu’est-ce qu’il ne faudra pas que je rate ? Qu’est-ce que je devrai absolument voir ? »

Quiconque a l’habitude de voyager au loin connaît ce genre de questions posées par les personnes qui apprennent que l’on vit à Paris. On énumère alors la Tour Eiffel, les Champs-Élysées, Notre-Dame, le Louvre, le Quartier latin, etc. Pourtant, Paris est bien plus que la juxtaposition de monuments et d’endroits pittoresques. Il faudrait pouvoir expliquer que cette ville est un tout, presque une personne avec son identité, son âme construites au fil des siècles.

Les Parisiens ont la réputation de n’être pas tendres mais certains coins de leur ville ont une atmosphère romantique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Peu d’endroits au monde sont plus adaptés à une balade en amoureux que les quais piétonniers du bord de Seine : on s’y promène seuls au monde, comme tous les autres couples que l’on y croise.

Paris, rue de Rennes
La nuit, après la pluie, la ville luit au fond de l’ombre qui la noie. Sous le soleil, sa couleur hésite entre beige et gris perle, un gris lumineux comme l’intérieur d’une huître. Les immeubles haussmanniens ont un tel talent pour attraper la lumière qu’ils semblent n’avoir été bâtis que pour être photographiés en noir et blanc.

Ce n’est pas un hasard si tant de photographes ont arpenté les rues de la ville pour en faire le portrait, en saisir les jeux d’ombre et de lumière, les noirs mouillés et les niveaux de gris.

Parfois, lorsque je traverse la Seine, je réalise soudain une fois de plus et comme par inadvertance à quel point le panorama que j’ai sous les yeux et auquel je me suis habitué au fil des années est magnifique. Je me rends compte à nouveau de l’extraordinaire lumière qui éclaire le fleuve et sa ville. Pour quelques instants, je retrouve un œil neuf.

Immobile au bord de l’eau sombre sur laquelle péniches et bateaux-mouches passent lentement, près du pont de pierre qui sert de trait d’union entre les deux rives, je fais une fois de plus l’expérience de la beauté calme, à deux pas de la foule et du bruit. Je redécouvre la paix qui se niche au sein des endroits les plus improbables de ce monde tourmenté.

3 commentaires


  • miriam

    quand on rentre de voyage on est encore un peu touriste meme chez soi , un coucou de bologne

    Samedi 23 avril 2011
  • Un collier de perles sur son lit de nacre.

    Auprès de mon chêne, je vivais heureux.

    Vendredi 22 avril 2011
  • lignes bleues

    une ville a ceci de paradoxal qu’on ne peut en embrasser (:-) le charme qu’en la connaissant bien et quand on la connait bien, on n’en voit plus le charme… sauf à capter ces moments de décalage dont vous avez le secret : s’arrêter sur un pont ou près d’un saule, admirer la lumière sur un immeuble hausmannien… Amoureux dans la ville, amoureux des villes

    Jeudi 21 avril 2011

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